Cette semaine, nous avons rencontré Modi Ntambwe, de la Fédération RVDAGE regroupant 14 associations représentant différentes communautés issues de pays sub-saharien.
« La fédération a été créée pour permettre à ces associations de concrétiser leurs projets et de porter leur avis sur des sujets qui les touchaient comme: le logement, l’éducation, l’intégration des enfants, ou encore l’accès à l’emploi. On a fait le choix de les laisser agir là où elles pensaient être le plus utile ; c’est pour cela que certaines sont exclusivement actives en Belgique et d’autres dans des pays sub-sahariens. L’objectif aujourd’hui est aussi de s’associer à d’autres organismes pour trouver ensemble des solutions. A ce titre, je suis aussi la coordinatrice de SHARE-Forum des Migrants et Présidente du Réseau des Femmes Immigrées et d’origines étrangères. », explique Modi.
En effet, l’accès à l’emploi pour les femmes est la priorité pour Modi: « Il est important de travailler sur ce sujet car nous ne sommes pas encore tous égaux dans ce domaine. L’accès à l’emploi est encore très difficile pour les femmes migrantes surtout en ces temps de crise. »
Modi pense que les femmes migrantes ont un grand rôle à jouer dans la reprise de la croissance, notamment à travers l’entreprenariat: « Les femmes migrantes ont cette culture de self-employed, comme le marché du travail leur est assez fermé. Elles n’ont pas peur d’entreprendre. Il faut les encourager à devenir de véritables chefs d’entreprise pour que cela se concrétise par la création d’entreprise de taille moyenne, afin de créer de nouveaux emplois, et ne pas seulement s’arrêter au stade d’indépendant. »
Les PME européennes sont considérées aujourd’hui comme « la colonne vertébrale » de l’économie européenne et selon Modi, c’est une bonne chose: «On peut redresser l’économie européenne en retournant vers l’emploi et l’entreprenariat de proximité, et à cette échelle, il y a des places à prendre par tous les femmes. L’emploi de proximité est souvent un emploi de longue durée car certaines PME familiales passent souvent de génération en génération et peuvent même traverser les cycles. Cela est en partie dû au fait que les employeurs sont en contact avec la réalité et peuvent plus facilement s’adapter au changement. De plus, cela crée des emplois non dé-localisables et de la richesse localement. Ainsi, on pourrait déjà éviter certains problèmes économiques comme les licenciements massifs. »
En plus d’être un facteur positif pour la reprise de la croissance, Modi nous explique que les femmes migrantes sont aussi actrices en Europe du développement durable: « Les matières et les objets ont différents cycles de vie. On retrouve cela dans toutes les cultures du monde, et les femmes africaines sont particulièrement douées dans ce domaine. Par exemple, les femmes malgaches sont très douées pour transformer les cornes de zébu en bijoux. »
Vous l’avez compris, les femmes migrantes ont un impact positive en Europe et leur intégration dans notre société est devenue indispensable : « La solution est vraiment de communiquer ensemble car on peut être surpris du résultat. Avoir une double culture n’est pas un problème, c’est une solution. », dit Modi.
Vous pourrez échanger sur ce sujet et d’autres, les 5 et 6 juin 2015, au Cultures United Festival de UNITEE au stand de RVDAGE et SHARE-Forum des Migrants.
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